APS - ALGÉRIE

lundi 1 avril 2019

L’escalade

lire les dernières déclarations irritées du chef d’état-major, on comprend que le clan présidentiel refuse une transition douce et rapide, s’entêtant dangereusement, alors que l’article 102 constitue une bonne solution pour tout le monde. Pacifiquement, les Algériens ont bien exposé leurs revendications, qui ont le mérite d’être infiniment plus claires que les intentions présidentielles et militaires, toujours vagues et imprécises.

Dans cette escalade de la violence entre deux des trois pôles névralgiques désormais en guerre déclarée et ouverte, la réapparition du troisième pôle et le retour de Toufik en tant qu’arbitre entre les deux protagonistes est-elle une bonne chose ?
Car, ironie de l’histoire, ce sont les deux premiers, Bouteflika et Gaïd Salah, qui ont poussé le général Toufik à la retraite, et c’est lui qui est maintenant chargé de les réconcilier en dirigeant les négociations. Avec quelle arrière-pensée ? Celle de les faire partir tous les deux et reprendre le pouvoir pour désigner un nouveau Président sous son contrôle ?
Hier à l’aube, les Algérois ont guetté avec anxiété l’arrivée des chars, inquiets du retour des militaires, armée et services, pour gérer la succession, là où les civils auraient pu le faire. En évitant l’article 102, le président du Conseil constitutionnel aura aggravé le problème et portera une lourde responsabilité dans la suite des événements, même s’il n’a fait qu’obéir à la Présidence.
Le silence de Bedoui et de Lamamra, celui de Toufik et des Bouteflika sont tout aussi criminels, alors que le général Ali Sidane, chef de la 1re Région militaire qui inclut Alger, était aux côtés de Gaïd Salah à la réunion d’urgence de l’état-major. Avec ces périlleuses tentatives d’impliquer le peuple dans ce bras de fer, que va-t-il se passer ? En cette situation anormale et anticonstitutionnelle, où le frère d’un Président muet se réunit avec l’ex-patron d’un service de renseignement dissous dans un lieu qui n’est pas la Présidence, tout peut arriver.
CHAWKI AMARI.

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