C’est fait, et au-delà de cette envie de voir la tête d’Ouyahia, de Saïd Bouteflika ou de Benyounès aujourd’hui, le peuple qui semblait aussi muet que son Président s’est fait entendre. Sauf qu’entendre n’est pas écouter et rien ne dit que le régime, pour l’instant abasourdi devant ce niveau de mobilisation, ne va pas réagir. Car c’est bien la peur du lendemain pour le clan présidentiel qui l’a conduit à renouveller un mandat pour protéger les siens, alors que c’est maintenant, pour la population, d’avoir peur du futur, elle qui craint le chaos après s’être spontanément mobilisée pour dire non à la décadence. Que va-t-il se passer ? La population a délivré son message et il est fort, il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle continue à faire le travail de l’opposition, absente sur le terrain physique, et il ne faut pas non plus s’attendre à ce que le régime se dissolve comme ça, merci, au revoir.
La récupération des islamistes étant moins probable que l’utilisation de ceux-ci par le régime pour tenter une dernière fois de terroriser la population, il va falloir rester vigilant pour que cette victoire sur la fatalité en reste une : si le Président, dont on ne sait même pas s’il a vu les images, insiste à se reconduire, les marches pacifiques vont être violentes. S’il ne se représente pas, ce sera une élection ouverte, n’ayant pas prévu de plan B.
Quelques candidats font faire des offres de service pour jouer l’intermédiation entre le régime et la population, d’autres vont tenter leur chance. Sinon, une élection sans vainqueur désigné d’avance, ça s’appelle tout simplement la démocratie participative. Pourquoi avoir peur ?
IN ELWATAN
24 février 2019
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