Par ELGUELLIL
Ma tête ne tourne pas rond depuis quelque temps. Comme on
dit, elle ne rend point. Pourtant, dans un passé récent, je ne m’en plaignais
pas. Tout était carré à l’intérieur. Carré comme les lots de terrain qui se
distribuaient à tire-larigot aux ayants droit, quand je faisais partie des
ayants gauche.
Qu’à cela ne tienne ! Hier, après une bonne rasade de lbène
bien de chez nous, ce lbène fait de lait de vache blanc de blanc comme la
marque de ce vin - ya latif ! -, qui est fabriqué par l’Etat et qui rend le
citoyen rond, nous disions - puisse Dieu vous rappeler la chahada -, après une
bonne rasade de lbène, j’ouvre le journal et que «lie-je» ? : « Une enquête
nationale pour laquelle une enveloppe financière de 20 millions de dinars a été
allouée » afin de recenser le nombre des mendiants qui ne cesse d’augmenter,
ainsi que les raisons qui poussent des individus apparemment normaux à mendier.
Un sauciologue très ancré dans la sauciologie du couffin du
ramadhan a proposé de partir du primat que s’il y a des pauvres, ce qui ne veut
pas dire mendiants, c’est qu’il y a des riches. Et s’il y a des mendiants,
c’est qu’il y a des bienfaiteurs. Le riche qui donne ne s’exhibe pas, il n’est
donc pas recensé parmi les bienfaiteurs et le pauvre qui reçoit se cache, il
n’est donc pas compté parmi les mendiants.
Il faut donc inverser les données de l’enquête. Aoualène :
pourquoi il y a des riches chez nous autres qui avions opté pour le socialisme
et qui avons été créés saouassiyatoune par notre créateur et non
saouassiyathune ? Thaniène : au lieu de gaspiller de l’argent à décrypter les
signes extérieurs qui mènent à la pauvreté, phénomène social qui tend à devenir
une activité bien organisée, la mendicité, il est plus simple de contrôler les
signes extérieurs de la fortune facile qui transforment l’individu en
bienfêteteur.
Mais notre sauciologue, en Algérien averti, a peur d’arriver
à la conclusion que depuis le socialisme scientifique, nous avons été
programmés pour devenir, pour la majorité, des tlalbia..., des talaba choumara,
des retraités tallaba, des jeunes fils de rien du tout. Et tous on aura besoin
d’aide. La preuve, c’est l’existence d’un ministère de la Solidarité nationale.
Trop de lbène nuit à la santé. Il me faut arrêter !
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