Son entêtement et sa détermination à provoquer un changement de régime par le haut et à «renouveler ses systèmes politiques, économique et social à la faveur de la conférence nationale inclusive», sans pour autant donner un échéancier précis devient une forme de provocation de la rue.
Cette dernière exige rien de moins qu'un changement par le
bas dans les meilleurs délais et sans les éléments de l’ancien système
mais avec des personnalités politiques neutres, n’ayant pas fréquenté le
régime et n’ont pas non plus l’intention d’activer ou de prendre part
la mise en œuvre des instruments qui concrétiseraient ce changement.
Après un vendredi fort de protestation, c’est une réponse
qui pourrait enflammer la rue et enclencher cette fois-ci le cycle du
dialogue de sourds avec toutes les conséquences qui en découlent.
Le président de la République a précisé que cette
conférence « aura la mission de délibérer, en toute liberté, de l'avenir
socio-économique du pays, un avenir chargé de défis dans ce domaine,
d'où l'impératif d'un consensus national sur les objectifs et les
solutions à même d'atteindre une croissance économique forte et
concurrentielle, une croissance qui garantirait la continuité de notre
modèle social basé sur la justice et la solidarité. Cette voie
contribuera, inéluctablement, à faire sortir l'Algérie de sa dépendance
aux hydrocarbures et aux fluctuations des cours du pétrole sur les
marchés internationaux », a-t-il souligné estimant que « la
consolidation de notre pays au double plan économique et social, lui
permettra de mieux préserver son unité territoriale et sa sécurité dans
un environnement direct en pleine effervescence, et dans un monde menacé
par les risques de crises multiformes ».
C’est donc toute un programme qu’il n’a pu entamer durant
son quatrième mandat mais compte le faire durant ce prolongement qui
pourrait durer le temps qu’il faudra.
Si un délai d'un an a été parfois évoqué pour une
transmission du pouvoir, il apparaît intenable à de nombreux
observateurs vu l'ampleur de la tâche: désignation des participants et
organisation des travaux de la Conférence, élaboration d'une nouvelle
Constitution, organisation d'un référendum, convocation et tenue d'une
présidentielle etc.
En plus il persiste et signe que tout cela se fera en sa présence et sous sa conduite.
Dans son message,. Bouteflika a profité par ailleurs pour
appeler le peuple à être « à la hauteur de ses aspirations
socio-économiques et culturelles » et à « prêter main forte à son armée
pour préserver l'Algérie contre les dangers extérieurs ». Plus tôt, le
général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée algérienne avait
appelé à la « responsabilité » de chacun pour trouver des « solutions
dans les plus brefs délais » à la crise actuelle en Algérie. C’est une
implication directe de l’armée qui semble consentante de cette démarche
sans peut-être prendre en compte les méfaits qui mettront la paix
sociale en péril.
En tout cas, tout cela ne contribuera pas à une bonne issue de la situation. Qui en est le perdant ?
Auteur
Rabah Reghis in lematindalgerie.com
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