par Kharroubi Habib
Manuel Valls, le Premier Ministre français, dont la cote
d'amour en Israël est très grande en raison de l'attachement personnel et
fusionnel qu'il voue à ce pays et à sa cause, a certes reçu un accueil
chaleureux en s'y rendant. Mais il n'a guère obtenu des autorités de l'Etat
sioniste ce pourquoi il a été dépêché auprès d'elles à savoir leur acceptation
de l'initiative de la France de réunir à Paris une conférence internationale sur
le dossier palestinien vouée à la relance du processus de négociations de paix
entre Israéliens et Palestiniens.
Tout en flattant son hôte dont il apprécie l'engagement sans
faille en faveur de l'Etat sioniste, Benyamin Netanyahu est resté inflexible à
ses arguments et lui a réitéré que son opposition à l'initiative de la France
est irrévocable.
Paris va devoir probablement se raviser et enterrer celle-ci
mais se gardera de tirer les conséquences de la rebuffade qui fait un peu
glorieux sort à sa tentative de jouer les premiers rôles dans la recherche
d'une solution au conflit palestino-israélien. La France ne fera rien et a même
anticipé ce fait en déclarant, alors même qu'elle s'essayait encore à atténuer
l'opposition d'Israël à son projet, qu'elle ne reconnaîtra pas automatiquement
l'Etat palestinien en cas d'échec de la conférence dû à la partie israélienne
comme l'avait solennellement fait savoir le géniteur de l'initiative,
l'ex-ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.
François Hollande est condamné à faire profil bas devant
l'insolence arrogante du Premier ministre israélien qui lui a fait la
contre-proposition d'organiser à Paris une rencontre en tête à tête entre
Mahmoud Abbas et lui. Ce qui reviendrait à cautionner le refus par Israël de
toute implication de la communauté internationale dans les négociations sur le
dossier israélo-palestinien. A moins que l'ambition de François Hollande n'est
que d'organiser une rencontre diplomatique à Paris créant l'illusion que sous
son autorité la France est entendue et écoutée à travers le monde, il se doit
de décliner la contre-proposition de Netanyahu et surtout refuser de
s'entremettre auprès des Palestiniens pour les convaincre de l'accepter.
Si le président français est sincère dans sa tentative de
relancer le processus de paix au Proche-Orient, il ne peut que dénoncer la
partie qui fait obstacle à sa réactivation en prenant position contre toutes
les initiatives qui se lancent à cet effet. Paris a toujours ménagé l'Etat
sioniste même quand il travestit impudemment les faits et évènements du conflit
palestino-israélien. Ce qui n'empêche pas Benyamin Netanyahu de lui infliger
d'ingrats et humiliants camouflets comme celui de déclarer douter de
l'«impartialité» de la France dans le conflit. Partiale, la France l'est
réellement sur ce dossier mais quasi systématiquement au profit d'Israël.
En l'accusant de la sorte, Benyamin Netanyahu fait
comprendre à sa classe politique dirigeante qu'Israël ne reconnaît aucun droit
à ses «amis» de sortir de la ligne du total alignement sur ses positions.
Gageons, car sans risque de se voir contredit, que François Hollande et Manuel
Valls ont compris le sens de son message et s'y soumettront sans problème de
conscience.
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