Aux pays du matin calme et des
après-midi agités
Corée
du Sud, un contre-modèle pour l'Algérie
Dans les rues vides de Séoul à l’heure
où tout...
La Corée du Sud, au
même niveau de développement que l’Algérie dans les années 1960, a fait un
énorme bond en avant. Ce qui pousse les autorités algériennes, ruinées, à
tenter de développer le même concept d’un Etat moderne travaillant étroitement
avec les conglomérats privés.
L’Algérie le peut-elle ?
Mai
2016. Comme souvent, un matin brumeux enveloppe Séoul, capitale tentaculaire de
22 millions d’habitants, soit pratiquement la moitié de la population du pays.
La foule, très organisée, se rend en silence au travail et les collègues se
parlent très peu entre eux, la tête enfoncée dans leur smartphone, ou
simplement stoïques devant une croissance en baisse du tigre asiatique.
Au
sud du fleuve Han, qui traverse la ville d’est en ouest, les immenses
gratte-ciel de bureaux du quartier d’affaires de Gangnam, qui frisent les 200 m
de haut, s’alignent sur la Teheran Valley, ce grand boulevard de 3 km, ainsi
dénommé depuis la visite du maire de la capitale iranienne en 1977. Mais
contrairement au cliché des lève-tôt acharnés du travail, il est déjà 9h au
pays du matin calme, dénomination de la Corée du pays Hanguk, le pays des Hans.
Aux
pieds des géants, comme Samsung, LG, Posco ou Google, pas de cravates,
réservées aux hauts responsables et aux meetings importants, mais des costumes
neutres, souples, des jupes droites et des chemisiers simples, avec souvent des
sacs à dos accrochés derrière. Quelques rares personnes s’arrêtent, le temps
d’une cigarette bien cachée dans un coin, car ici les rues sont non-fumeurs et
l’amende facile. Les dizaines de bus réservés au personnel, qui ont déversé les
employés au pas rapide, sont déjà repartis dans un immuable ballet quotidien
réglé à la minute.
Si
Teheran Valley a été construite en référence à Silicon Valley et représente
environ 200 millions de dollars d’investissement, le quartier d’affaires de
Gangnam n’a pas toujours été ainsi. Il y a encore quelques décennies, de
nombreux confucéens arboraient ici de longs ongles pour montrer leur refus non
négociable du travail, lui préférant la contemplation cosmique, à tel point que
les Américains, qui ont planté leur modèle en Corée, pensaient qu’on ne pouvait
rien faire avec les Coréens, ils ne travaillent pas. Comme quoi tout est
possible, même à Alger. Aujourd’hui, la Corée du Sud, équivalente en population
à l’Algérie, mais 20 fois plus petite en superficie et sans ressources
naturelles, est devenue la 12e puissance économique mondiale.
Pause-café
Hongdae,
quartier branché à l’ouest de Séoul, au bord du fleuve Han. «American café ou
espresso italien ?» Dans les cafés qu'ils fréquentent depuis peu, les Coréens
n'ont commencé à boire du café que récemment, lui préférant traditionnellement
le thé et ses nombreuses variantes, comme le saenggangcha (au gingembre), ou le
vigoureux insamcha (au ginseng). Mais la Corée du Sud est aujourd’hui un pays
mondialisé et l’on y trouve de tout, y compris le Thank Nature Café à Hongdae, un
café particulier puisqu’il y a de vrais moutons à l’intérieur, que l’on peut
toucher et caresser.
Symboles
de la gentillesse, de l’humilité et du respect parental, les moutons sont
dociles et se laissent faire. Chin-John, qui a un prénom coréen et un Américain
comme la plupart des jeunes, précise que ces moutons «ne sont pas enfermés
éternellement, puisque l’été, ils sont reconduits dans leurs vertes prairies».
Oui,
Séoul est bien verte et la végétation luxuriante, mais beaucoup portent quand
même des masques sur le visage et des gants contre les virus et la pollution et
sont équipés de filtres à air dans leur maison. Car si personne ne s’inquiète
ici de la brume permanente de la capitale, tous sont préoccupés en permanence
par le yellow dust, cette poussière jaune qui vient régulièrement de Chine,
poussée par les vents du Nord, toxique, comme tout ce qui vient de ce pays
considéré comme un ennemi. Petit test, sur une échelle d’amour de 10, Kim-John
classe «les USA à 9/10, le Japon à 8/10 et la Chine à 2/10.» Ajoutant en riant
: «La Corée du Nord à 0/20.»
Se
reprenant de suite : «Ce sont quand même nos cousins.» Toujours étrange pour un
Algérien, qui considère son pays plus comme la Corée du Nord, austère, pauvre
et dirigiste que comme la Corée du Sud, riche, mondialisée et moderne. Mais à
16 heures de vol d’Alger, entre le pays du matin calme et celui des après-midi
agités, on peut se tromper.
A
la recherche de Rebrab
C’est
le plus Coréen des Algériens. Ayant compris très tôt le modèle des
chaebols-conglomérats sud-coréens, c’est l’un des premiers à s’aventurer loin
d’Alger, sur ces rives très commerciales de la mer Jaune. En 1997 déjà, il
représente la marque du conglomérat Hyundai en Algérie pour ce qui est des
véhicules. En 2006, Issad Rebrab et son groupe Cevital projettent la
construction avec le chaebol gigantesque Posco d’un complexe spécialisé dans la
pétrochimie, la sidérurgie et la construction navale aux Issers pour 5
milliards de dollars, avec comme objectif de cibler le marché européen, tout proche.
En 2007, un accord contracté encore avec Hyundai pour la réalisation d’une
usine de montage automobile en Algérie, en présence de hauts responsables
sud-coréens venus spécialement de Séoul. Le régime algérien comprenant aussi
l’intérêt, en 2006, l’ancien président coréen, Roh Moo-Hyun, signait à Alger
une déclaration de partenariat stratégique avec le président Abdelaziz
Bouteflika.
Roh
est parti, laissant la place à deux autres présidents sud-coréens depuis, et
Bouteflika est toujours là. Mais malgré la crise financière internationale, le
partenariat tient le coup. En juillet 2015, le ministre des Affaires étrangères
de la République de Corée, Yun Byung-Se, se rend lui aussi à Alger :
«L’Algérie est le partenaire-clé de la Corée du Sud en Afrique et est également
le seul pays africain avec qui nous avons une stratégie de partenariat.» Pour
les Sud-Coréens, l’Algérie est le marché le plus prometteur en Afrique et
encourage ses entreprises à s’y intéresser de très près à l'énergie, le
logement et la construction navale, mais aussi à l'agriculture, la pêche et
l'aquaculture, ainsi que le tourisme.
La
prudence du Han
Déjà
en son temps, le puissant Chun Kyu Yu, président de l’Association des
constructeurs internationaux de Corée du Sud (ICA), un groupe gouvernemental
qui pèse 1500 milliards de dollars destinés à l’investissement à
l’étranger, évoquait l’intérêt de plusieurs entreprises sud-coréennes
pour la construction d’installations industrielles et la réalisation
d’infrastructures énergétiques en Algérie, essentiellement des raffineries,
ainsi que pour la prospection d’hydrocarbures. Mais s’il se félicitait des
réformes économiques et du programme de développement engagé en Algérie, il
relève depuis «l’insuffisance, outre celle du tourisme, des infrastructures
électriques et portuaires». D’où l’idée de Cap Djinet du conglomérat Rebrab en
association avec les Coréens, projet qui a finalement été relocalisé à
Cherchell, avec un autre conglomérat, celui de Haddad.
Pour
Rebrab, c’est un revers, tout comme celui avec l’autre géant Samsung et leur
partenariat sur l’électroménager avec Samha qui a mal tourné, d’une part par
des erreurs d’appréciation du sud-coréen, de l’autre par le doublage de Rebrab
avec le rachat du français Brandt. A son tour, c’est Hyundai qui double Rebrab
en mettant un deuxième distributeur en Algérie, Tizi Motors, sentant le vent
tourner contre l’industriel algérien, mettant plus de concessionnaires pour
augmenter les quotas d’importation. Bon calcul du sud-coréen, puisque les
quotas tombent enfin, 3000 véhicules par an pour HMA, filiale de Cevital, soit
les ventes habituelles d’un seul mois. Résultat, licenciement de 1500 employés,
85% du personnel. Une absurdité pour un Coréen, qui ne comprend pas pourquoi
limiter les ventes de produits qui sont demandés, mais s’adapte à l’étrange
marché algérien, le pays du matin calme au pays des après-midi agités.
Hyundai
se repositionne en lançant avec la société Global Motors Industries de Batna
une usine de montage de camions et bus, 15 000 unités prévues cette année,
inaugurée le 7 juin par le ministre Bouchouareb lui-même. Rebrab en a fini avec
la Corée ? Au début de l’année, Omar Rebrab, directeur de HMA, repartait à
Séoul pour renégocier, avec l’idée d’une usine de montage en Algérie de 100 000
véhicules multi-marques, pendant que Hasnaoui, nouveau partenaire de Samsung,
démarre sa production de 120 000 écrans TV LCD. Prudents, les Sud-Coréens
se démarquent de Rebrab mais n’arrêtent pas les projets, comme la pomme de
terre à Tiaret (semence G zéro) et la crevette de Ouargla. Et l’autre géant LG,
qui a beaucoup investi en Algérie, et qui, malgré la crise financière mondiale,
continue de le faire.
LG,
fournisseur officiel des mariages algériens
Retour
à Gangnam et la vallée de Teheran. La célèbre Twin Towers de Séoul,
double tour de 173 m de haut, est le siège de l’un des plus connus des
conglomérats-chaebols, LG, pour Lucky Goldstar, groupe géant qui
chapeaute 250 entreprises et touche à tout, l’électronique et la télévision,
l’énergie, composants pour voitures, intelligence artificielle et même
l’armement à travers LIG nex 1, qui fabrique missiles et torpilles.
Et
surtout l’électroménager, car malgré la crise, LG Electronics Inc. (LG) est
l’un des rares à afficher encore une excellente santé, annonçant un résultat
financier au 1er trimestre de l’année 2016 de 420 millions de dollars, soit une
augmentation de 65,5% par rapport à la même période en 2015, avec des ventes
ayant atteint 11 milliards de dollars, tirées essentiellement par LG Electroménager,
qui a contribué le plus au bénéfice. En haut de l’imposante bâtisse en verre et
acier, Chiyon Cho, directeur de production de la branche électroménager,
connaît bien l’Algérie et son marché concurrentiel, où Brandt a pris la place
laissée par Samsung, et où l’Algérien Condor tente de résister à la
technologie. Si LG reste leader sur l’électroménager, le directeur rassure:
«Nous ne visons pas à éliminer Condor, nous sommes complémentaires», LG étant
la seule à lui offrir une garantie de 10 ans.
5e
mondial et premier en Algérie sur la branche appliance (électroménager), avec
des stars insolites, comme cette TV LED de quelques 100 pouces vendue à 1
milliard à une agence de communication algéroise, et son réfrigérateur
high-tech à 100 millions, qui sera difficilement vendable. Mais ce sont des
exceptions, LG, qui vise la classe moyenne supérieure, est quand même au
courant de la baisse des revenus algériens, mais explique : «Quand le pouvoir
d’achat baisse, les moins nantis préfèrent acheter un peu plus cher ce qui va
durer bien plus longtemps.» Investissant depuis longtemps en Algérie, là où
Samsung par exemple n’a qu’un bureau de liaison à Alger pour faciliter
commandes et importations, LG possède une véritable société, de droit algérien,
et paye impôts et taxes.
Toujours
une techno d’avance
C’est
surtout ses laboratoires et usines ultra-secrets disséminés dans le monde,
s’adonnant à de la recherche permanente, qui donnent à LG cette avance sur la
technologie, recrutant sans cesse des ingénieurs sortis de l’université, et
contrairement à ses concurrents, fabrique lui-même les composants essentiels,
compresseurs de réfrigérateurs et climatiseurs et ses dalles LCD. En attendant
le lancement de son nouveau label Signature, LG continue de viser l’Algérie
comme marché prioritaire. A son palmarès, on peut déjà citer les fameux
écrans OLED, record du nombre de couleurs, le plus léger des ultras PC
15’, des chargeurs sans fil et le premier climatiseur à double compresseur doté
d’une onde anti-moustiques spécial Afrique/Moyen-Orient, garanti inusable et
disponible en Algérie vers le mois de juillet.
En
tant que fournisseur officiel des mariages, les Algériens connaissent bien la
marque, le lave-linge qui lave et sèche à 70 000 DA, en attendant le Twin
Wash, qui lave sur deux bacs différents en même temps pour deux textiles
différents. L’innovation ne s’arrête pas, pour le grand plaisir des
Algérien(ne)s friand(e)s de technologie, les réfrigérateurs side-by-side, qui
démultiplient le stockage en s’ouvrant comme un coffre à plusieurs volets, vont
débarquer, tout comme cet ovni, l’aspirateur sans fil qui nettoie tout seul en
surveillant votre maison grâce à des caméras reliées en wifi à votre
smartphone. Malgré la crise mondiale et le ralentissement global des exportations,
qui représentent 70% du PIB coréen, Taehun Ryu, vice-président pour l’Afrique
et le Moyen-Orient, reste optimiste et rappelle que LG fait «toujours de la
croissance en Algérie, contrairement au Maroc et à la Tunisie». Pour le reste :
«Nous nous recentrons un peu sur le marché intérieur, mais c’est au
gouvernement coréen de voir comment faire avec nous et les exportations»,
montrant toute la discipline et la vision connectée privé/public.
Ce
qui amène la question sur l’Algérie, qu’il connaît à travers des visites :
peut-on appliquer le modèle sud-coréen à l’Algérie ? Prudent et poli, il
répond par un diplomatique «difficile de répondre».
Les
chaebols algériens et la grande famille
Busan,
longitude 129° Est, deuxième ville de Corée du Sud avec seulement 3,5 millions
d’habitants, ce qui nous rapproche d’Alger. La comparaison s’arrête là, la
ville située au sud-est sur la mer du Japon est le 14e port mondial par
l’importance de son trafic et la 50e ville la plus riche de la planète. A
l’heure de pointe, la circulation est infernale, mais pas de klaxons ni de
policiers sifflant. Le silence de l’arbre qui pense, comme dans le quartier de
Haendae, enfilade de longues plages de sables fins alignées au bas d’immeubles,
hôtels et gratte-ciel design, un air de Copacabana et on a du mal à imaginer
des plages comme ça en Corée.
En
face, le Japon, dont les premières îles sont à peine à une heure de bateau et
c’est de ce pays que les chaebols coréens sont inspirés, calqués sur les
zaibatsu japonais. Le modèle ? Comme LG, Samsung, Hyundai, Daewoo, SK ou
Posco, ce sont des conglomérats multi-secteurs et multinationaux souvent
familiaux, qui entretiennent des participations croisées entre leurs
différentes entités, liés par une banque commune qui assure le développement de
chacun des pôles, s’appuyant sur le gouvernement et un réseau de PME actives et
sur le système d’enseignement, avec le recrutement groupé des jeunes diplômés.
Les ventes à l’export sont assurées par une société de commerce propre, qui
assure la pénétration des entreprises dans le marché international et sont à ce
titre très proches du ministère du Commerce, de l’Economie et de l’Industrie.
C’est
ce modèle de fer de lance privé de l’économie sud-coréenne appuyé par l’Etat
que Sellal veut développer à travers son modèle économique actuellement en
exposition à Alger, même s’il a très mal commencé, en éliminant le premier, le
plus riche et le plus actif des chaebols algériens, Cevital. Car en théorie,
les chaebols algériens, familiaux et multimarques comme Cevital, Haddad,
Hasnaoui ou Condor, existent déjà, mais encore faut-il l’intelligence et la
volonté d’organiser tout le tissu législatif, industriel, commercial et
bancaire autour.
Le
Yi King et le livre des mutations
C’est
le mois chaud, un mai très chaud à Busan. Pendant que les touristes se
prélassent sur les belles plages de Haendae où il est strictement interdit de
fumer, une réunion du G7 a lieu juste en face, au Japon, Obama à Hiroshima,
s’excusant pour la bombe A, dont les effets, comme pour la catastrophe de
Fukushima, ont été évidemment ressentis ici, particulièrement dans l’Est. Si
l’américanisation de la Corée du Sud semble être une donnée invariable, c’est
pourtant ici à Busan que plantée comme le drapeau coréen représentant les 4
éléments du Yi King et le livre des mutations, une ouvrière de 52 ans,
protestant contre les licenciements, est restée il y a quelques années
perchée 309 jours au sommet d’une grue de 35 m sur un chantier naval de Hanjin
Heavy Industries and Construction. Sans avoir touché le sol depuis presque un
an, Kim Jin-Suk a fini par descendre suite à un accord syndicat-patrons, après
avoir été ravitaillée par ses collègues pendant toute la durée de son action,
soutenue par l’extrême-gauche coréenne.
Car
contrairement à ce que l’on pense, il y a des trotskystes, des marxistes et
mêmes des anarchistes en Corée du Sud, y compris à Busan. D’ailleurs, depuis
quelques années, Park Geun-hye, la première femme présidente de Corée du Sud,
met régulièrement en garde les chaebols dont elle était pourtant réputée
proche, à propos des licenciements et de leur politique sociale.
Retour
à Séoul par la voie du tigre
Au
pays du travail acharné, il n’a pas l’air de s’ennuyer. Affalé dans une mare du
zoo de Séoul, un tigre asiatique, l’un des plus beaux animaux de la création,
regarde les visiteurs. Si la Corée a pour symbole le dragon, à l’image des
quatre dragons de la région, Hong Kong, Taïwan, Corée du Sud et Singapour, les
dragons n’existent pas.
C’est
donc le tigre qui est la mascotte du pays, représentant l’essor sud-coréen,
parti de rien et au même niveau que l’Algérie dans les années 1960. Le tigre,
qui a disparu du sud de la Corée en 1922, a été réintroduit, mais l’Algérie,
d’où le dernier lion, le fameux lion de l’Atlas, a été tué en 1920, n’a jamais
fait d’efforts pour réintroduire cet animal, autrefois symbole, lui préférant
le petit fennec craintif qui se cache au moindre bruit. Mais c’est
surtout suite à des émeutes populaires à la fin des années 1980, tout comme en
Algérie, que la fin de la dictature, qui voulait tout contrôler, a été sifflée.
Depuis,
c’est politiquement le même système qu’en Algérie, le chef d’Etat est également
chef des forces armées, élu par scrutin direct pour une période de 5 ans,
disposant d’un pouvoir exécutif important, il nomme le Premier ministre avec
l’approbation du Parlement et nomme également le Conseil d’Etat. Mais
économiquement, le succès de la Corée, à la fin des années 1980, a été obtenu
grâce au régime de liens étroits entre le gouvernement et le monde des
affaires, prévoyant notamment un système de crédit dirigé vers le
développement, le financement des industries et un gros effort de
recherche-développement avec des investissements massifs dans l’enseignement
supérieur. Ajouté à cela, l’importation de matières premières et de technologie
aux dépens des biens de consommation, a encouragé l’épargne et l’investissement
au détriment de la consommation.
En
gros, un modèle presque américain que Chakib Khelil aimerait bien développer en
Algérie. Encore faut-il un système juste et équitable et éviter la
surexploitation.
Car
en Corée du Sud, le stress des travailleurs est une donnée sérieuse, à tel
point qu’à Hongcheon, 100 km à l’est de Séoul, une prison a été ouverte
pour accueillir les travailleurs au bord du burn out, avec leur argent, dans
des conditions pénitentiaires véritables, même s’ils n’ont absolument rien
fait. L’idée est venue de Yong-Seok, un avocat particulièrement épuisé qui a
demandé à entrer en prison pour déstresser, ce qui lui a été refusé. Il a donc
construit cet établissement. A Alger, ce ne sont pas ceux-là que l’on aimerait
voir dans des prisons, des vraies.
Mais
tout est encore possible, même si Sellal vient de développer de façon très
vague le modèle à venir, l’Algérie pourrait redevenir ce lion d’Afrique.
Chawki Amari
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Qu’en pensez vous?