Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com |
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Chakib Khelil prédit un baril à 80 dollars pour très
bientôt. Visiblement, le traitement par les zaouïas ne lui suffit plus. Faut vite l’emmener en…
… roqia !
Je crois qu’au début, la population ne s’en était
même pas rendu compte. Puis, avec le temps, certains indices ont
commencé à éveiller l’intérêt, voire l’étonnement, voire un peu plus,
l’agacement étonné. Ce fut cette année-là. Une année de canicule
avancée, arrivant par bourrasques torrides en fin mai. Des hommes de
bonne volonté amenèrent le voleur au commissariat. Le commissaire,
professionnellement méfiant, demanda aux hommes de bonne volonté :
«C’est quoi ça ?» Les hommes de bonne volonté répondirent en chœur et
surtout poliment : «Ceci est un voleur, Sidi el Kommissar.» Le
fonctionnaire s’emporta aussitôt et leur répondit sur un ton rogue :
«Nous ne sommes pas dans une république bananière ici ! Le juge a été
très clair. On ne peut accuser un homme de vol que si l’on dispose de
preuves.» Sans se démonter, les hommes de bonne volonté exhibèrent alors
leurs preuves, fraîchement traduites de l’italien, cette si belle
langue. Encore plus remonté, plus criard et plus agressif, «Sidi el
Kommissar» accusa alors les hommes de bonne volonté d’avoir
volontairement introduit le germe du Trachome dans son commissariat, les
chassa et prétexta qu’il devait s’en aller vite consulter son ophtalmo
avant de devenir totalement aveugle. Les hommes de bonne volonté lui
firent remarquer qu’il l’était déjà, aveugle, et qu’aucun ophtalmo de
bonne volonté ne pouvait rien pour lui, désormais. C’est cette année-là
de forte traduction de textes italiens que le Trachome fit des ravages
en Algérie. Surtout sur la colline surplombant le pays de sa blancheur
blanchie et repassée. Une poignée d’aveugles endurcis prétendit alors
guider la plèbe vers la lumière. Ce qui ne fut pas sans provoquer de
sévères embouteillages aux entrées de la ville aux 40 voleurs + 4. Les
hommes de bonne volonté errèrent alors de carrefour en bretelle, se les
faisant remonter à chaque fois par des aveugles de plus en plus forts,
de plus en plus puissants, de plus en plus regardants sur leur capital
susceptibilité. Et, pure coïncidence bien sûr, c’est justement cette
année-là que le Congrès national d’ophtalmologie se tint de nuit, dans
la cave d’un hôtel dont la Haute Autorité de régulation énergétique
avait coupé le courant pour défaut de paiement. Des témoins sourds comme
des pots assurèrent à une opinion muette qu’à l’issue d’un scrutin à
deux tours de passe-passe, le Congrès national avait finalement élu à sa
présidence, à l’unanimité téléphonée des voix tues, le Trachome pour un
mandat à vie. Et c’est, depuis, que la plèbe est invitée, dans le noir
absolu, à fumer du thé pour rester éveillée à son cauchemar qui
continue.
H. L.IN LSA |
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APS - ALGÉRIE
mardi 31 mai 2016
L’année où le Trachome a été élu à la présidence du Congrès national d’ophtalmologie !
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