Lettre du ministre des affaires religieuses |
Il est également demandé de "faire bloc
autour de l’armée populaire national et des différents corps de
sécurités dans ces moments sensibles". Il était réclamé des croyants et
de l’ensemble du peuple algérien "une grande vigilance, en combattant
les idées sectaires étrangères à notre culte."
Enfin,
et c’est là que le bât blesse, il a exhorté le peuple à "rester groupé
autour de la bonne gouvernance du président de la république, en sa
qualité de tuteur des croyants (Wali Al Amr), de prier pour lui, et pour
toute la Oumma islamique". Une recommandation qui a, semble-t-il, était
largement suivie dans les mosquées, par les fonctionnaires de
république algérienne démocratique et populaire !
Cette
campagne a été très médiatisée (**), et de grands moyens télévisuels de
l’unique ont été mobilisés pour assurer des transmissions en direct de
la prière des quatre coins du pays. Une couverture, digne d’une journée
de championnat de football nationale charnière pour la désignation du
futur champion !
Revoilà donc les
vieux moyens, les vieilles méthodes du pouvoir : La peur, l’épouvantail
du terrorisme et de la spirale de la violence. Revoilà nos vieux démons
qui ressurgissent depuis les mêmes lieux d’où ils étaient apparus durant
la décennie noir; à défaut d’une politique visionnaire, un coup de dé
aléatoire! Un état qui se fragilisant à l’intérieur, agite la menace
extérieur, encore et toujours depuis l’indépendance, alors que
"l’extérieur" habite ses entrailles. Un pouvoir qui, tel les Califats
des Abassides et des Oumeyades, utilise parce qu’impopulaire, les lieux
de culte pour asseoir un peu plus son autocratie.
Ça
pourrait marcher, une fois de plus, mais à force d’user des mêmes
stratagèmes, il finira par user toutes ses combines! Combien de temps
durera cette relation malsaine entre les religieux et Bouteflika?
Combien de temps persistera cette symbiose, entre l’arbre vermoulu du
dictateur et le champignon vénéneux du théocrate? Jamais longtemps, nous
apprend l’histoire, car ce n’est nullement un mariage d’amour ni de
raison, mais plutôt d’intérêt!
L’intérêt
pour les islamistes de s’occuper de la rue et de sa morale, contre
celui du pouvoir absolu, la rentabilité de la propagande contre la manne
du pétrole, l’investissement de l’endoctrinement contre l’argent des
investisseurs étrangers! Il est parfois des intérêts qui assurent une
longue vie commune, jusqu’à ce que l’une ou l’autre des parties, se
sente trop gênée ou trop forte, et décide de rompre l’accord. Et parfois
dans la nature, on ne sait pourquoi, le vieil arbre vermoulu décide de
ne plus offrir son ombre au champignon vénéneux et que ce dernier, se
surprend à envahir son arbre : On l’a déjà lu dans les livres
d’histoire, vu tout prêt, lorsque nôtre FIS s’était pris pour dieu le
père, et que Sissi l’empereur, s’était mu en pharaon d’Égypte!
Bouteflika, en vieux roublard, devrait savoir que les histoires d’amour construites sur l’intérêt finissent mal… en général!
Par Hebib Khalil In lematindz.net
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